Tourisme saharien : Plus de 8.200 de visas de régularisation délivrés depuis janvier 2023

Le tourisme saharien prend son essor. Les flux touristiques sont en croissance notable, a affirmé ce mardi à Horizons le directeur central du plan qualité tourisme et de la régulation au niveau du ministère du Tourisme et de l’Artisanat, Nabil Melouk.

Le responsable a fait savoir que la saison actuelle, qui a commencé au mois d’octobre 2023 et qui s’étalera jusqu’en avril 2024, «s’annonce déjà prometteuse». Fort de ses potentialités touristiques, le Sud algérien constitue, selon lui,  le fer de lance  du tourisme national. «La saison a connu des flux touristiques très importants notamment avec l’instauration du visa de régularisation délivré au niveau des postes frontaliers», a-t-il précisé. Instauré depuis une année, le visa de régularisation est destiné aux touristes étrangers qui souhaitent visiter le Sud de l’Algérie par le biais des agences de tourisme et de voyages nationales agréées. Ainsi les touristes peuvent obtenir un visa de régularisation à leur arrivée, sans avoir à entreprendre les démarches de demande de visa ordinaire.

D’après Nabil Melouk, le ministère du Tourisme a délivré plus de 8.200 autorisations d’embarquement qui constituent le visa de régularisation pour 60 nationalités étrangères, et ce , depuis janvier 2023 à ce jour. Le responsable a expliqué que le recours à ce procédé s’inscrit dans l’optique tracée par les pouvoirs publics de promouvoir la destination touristique du Sud algérien et de développer le tourisme saharien de manière générale. C’est une mesure de facilitation, a-t-il dit, précisant, par ailleurs, que parmi les touristes étrangers venus l’an dernier, il y avait ceux qui ont obtenu des visas délivrés au niveau des services consulaires. En tout, 26.000 touristes étrangers et plus de 500.000 nationaux ont visité, durant l’année écoulée, le Sud algérien à travers ses 24 wilayas.

Pour la saison en cours, le directeur central a indiqué que le nombre d’agences de voyages qui ont présenté des demandes pour l’obtention devisa de régularisation est de l’ordre de 182 au niveau de 22 wilayas. Melouk a expliqué que les agences de tourisme présentent des demandes au niveau du ministère du Tourisme et de l’Artisanat en vue d’obtenir les autorisations d’embarquement qui feront office de visa de régularisation au niveau des aéroports et des ports, ou bien même aux postes frontaliers terrestres.

De la nécessité du marketing

Force est de constater que l’impact qu’a eu l’introduction du visa de régularisation est positif à plusieurs égards. Au-delà de la promotion des aspects touristiques et culturels du Sahara algérien, les visas de régularisation ont généré des recettes en devise pour le pays. Les touristes bénéficiaires paient les droits de visa, souligne-t-on. Pour ne prendre que cet exemple, Melouk a indiqué que durant les mois d’octobre, novembre et décembre 2023, une recette de 34.270 euros a été comptabilisée seulement à travers la ligne aérienne Paris-Djanet, laquelle a enregistré 637 touristes dont 481 ont bénéficié de visa de régularisation.

Tenant compte de cet indicateur économique, le responsable n’a pas manqué de souligner l’importance d’une telle mesure, indiquant au passage que les agences de voyages devraient participer davantage à cet effort à travers des actions de promotion et de marketing. «Il est vrai que les agences ont vécu une crise très difficile à cause de la pandémie de la Covid-19. Elles reprennent progressivement leur activité», a-t-il ajouté. Evoquant les capacités d’accueil des hôtels au niveau des régions du Sud, Nabil Melouk a fait savoir qu’elles ne dépassent pas les 20.000 lits. «Ce nombre reste insuffisant pour l’offre touristique. Avec le code des investissements et les projets inscrits, les capacités d’accueil vont augmenter», a-t-il ajouté, avant d’informer que 620 projets sont inscrits qui engendreront une capacité globale de 57.251 lits et une prévision de création de 23.384 emplois directs. Parmi ces projets qui relèvent du secteur privé, 153 sont en cours de réalisation, a fait observer le même responsable qui n’a pas omis de souligner la batterie de mesures prises pour améliorer la qualité des prestations de services, citant entre autres la mise à niveau du personnel des hôtels publics.

L’expert en tourisme, Mahfoud Boucherit, a mis l’accent lui aussi sur l’importance «de la formation de l’ensemble du personnel concerné et son adaptation aux normes internationales». L’expert évoque pour sa part la question relative à la tarification, préconisant «de mettre en place des tarifs étudiés avec les agences de voyages pour impulser l’attractivité de la destination du Sud algérien. Nous devons avoir des prix compétitifs». Encore faut-il mettre le paquet, a-t-il ajouté, dans la réalisation des infrastructures d’hébergement.

Wassila Ould Hamouda

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